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FIN-ALITéS 

2009

 

Le lit est un théâtre où les mots ne peuvent mentir.

L’intime des corps et l’espace étroit arrachent des vérités que l’inconscient, le devoir ou la culpabilité ne peuvent plus retenir. 

Parfois c’est un havre de paix et de plaisir. 

Mais parfois aussi, c’est un combat, avec soi-même ou avec l’autre. 

Un effroi de se réveiller en sueur agrippé au bord du lit, entortillé dans ses draps. 

Alors le lit devient un monde qui bascule, qui vous happe vers le noir, 

Qui vous hurle qu’il y a une mort à rester dans ce lit-là, 

Qu’il est temps de se réveiller, de s’arracher à ce désespoir, à ce suaire. 

Le lit est parfois le seul qui a le courage de dire qu’il est l’heure de se lever enfin, de regagner la lumière vers un autre jour. 

Pour jouer cette pièce, une estrade, un drap blanc, un éclairage latéral avec un réflecteur.

Une échelle pour photographier d’au-dessus. Et quatre humains, trois femmes, un homme. Danseurs, acteurs, musiciens, des humains du corps et de l’âme. Seule consigne : jouer leur sommeil dans ses lumières et ses noirceurs. 

Dès le départ, dans mon esprit, cette idée de regarder ces photographies non pas à plat mais verticalement, accrochées au mur. 

Pour d’emblée signifier le glissement, lent, sournois, la tentative de s’agripper, vaine, désespérée, et la chute, l’obscurité.

La vie suggère, parfois, dans ses détours, ce genre de mise en scène. 

 

Michaël SERFATY 

 

 

Emilie Brégougnon - Léa Monteix - Marc Brillant

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